[...] L’espace urbain physique se double ainsi d’une couche informationnelle invisible, mais accessible grâce au mobile qui devient la télécommande de la ville de demain. Le téléphone portable n’est que l’un des nombreux objets communicants qui se sont diffusés dans la vie urbaine : capteurs de pollution, de trafic, puces RFID (Radio Frequency Identification) installées sur les arbres et les services de partage de vélos, caméra de surveillance dans les rues, appareils d’enregistrement de données biométriques… Tous ces objets échangent des informations, produisant des nuages de données nouvelles dont le potentiel commence tout juste à être exploré par les chercheurs. « Le numérique va changer les villes de manière plus profonde que ne l’a fait la révolution industrielle. Pas tant leur aspect physique que la vie urbaine, les comportements », estime Carlo Ratti, du Senseable City Lab, au MIT (Massachussets Institute of Technology).

Cartographie de l’activité cellulaire lors du Real Time Rome - DR
Ce laboratoire, qui tente d’imaginer cette future vie urbaine, s’applique à représenter ces flux de données et à en extraire du sens. Ainsi dans leur projet Real Time Rome, les chercheurs américains ont visualisé en temps réel sur une carte de la capitale l’activité des téléphones mobiles, bus et taxis… le soir de la Coupe du monde de football de 2006. « Pour les planificateurs urbains, un tel service permettrait de fluidifier le transport public, envoyer plus de bus dans les endroits où il ya de fortes densités de gens. Et le citadin pourrait savoir quels sont les endroits animés de la ville. »
Source : http://www.ecrans.fr/Liaisons-urbaines,7323.html
Paru dans Libération du 27 mai 2009